Le Monde à travers des mots :
Les tableaux de Vincenzo Giugliano

Regarder est un acte de choix, a écrit le critique d'art John Berger dans son oeuvre phare Ways of Seeing. Parmi des gros titres, de la poésie et des morceaux des articles de magazines en plusieurs langues-l'italien, l'anglais, le français, le russe, l'espagnol-il est d'abord difficile de savoir exactement o_ commencer à regarder le travail de Vincenzo Giugliano. Tant d'images et de bruits et de mots font appel. Le tout premier tableau que j'ai vu, ´ Quelli che aspettono (´Pour ceux qui attendent de 2002), est une image de deux soldats avec des pistolets près d'une barrière barbelée. Dans un certain sens, c'est une image simple et banale, mais au contraire. Puisqu'en examinant de manière plus approfondie, vous voyez en dessous de cette image, autour et derrière et mime sur ces soldats sont des couches de mots, d'expressions ou encore des bruits qui s'entrecroisent, se dispersent et se mélangent. Rajoutez ‡ ceci des couches de couleurs-limpides, clairs-et puis, étonnamment, du tissu.


Le spectateur est devant un collage qui exprime l'absurdité de la guerre et la faiblesse des etre humains. Une métaphore pour la vie-à la fois éphémère et belle. Puisque ce qui émerge est le lyrisme avant tout, et de tout: Giugliano assimile des fragments hétéroclites, divers. Tout comme pour son mélange, sa fusion des médias, il en va de mime pour ses talents de scénographe, peintre et artiste graphique.


C'est un leitmotiv dans l'œuvre de Giugliano, cette fusion qui se voit et se sent dans ses tableaux aussi bien que dans son processus. Prenez, par exemple, un tableau de 2007, ´Il fantasma delle cose da cambiare' ( Le Fantome des choses qui doivent changer ). Car le titre en suggère de lui-mime: il y a quelque chose qui a changé et qui continuera à changer. Giugliano en tant d'artiste et chercheur continue à explorer-provocant et expérimentant avec de nouveaux couleurs, médias et expressions. Après avoir vu son travail à Paris, à Milan, et Naples dans des galeries, des salles d'exposition et des collections privées, je dirai sans hésitation qu'il assimile et intègre de nouveaux éléments sans appréhension. Il choisit l'action ; il choisit de regarder. Mais plus que cela, il choisit d'agir et d'illustrer ce qu'il voit autour de lui-que ce soit quelque chose de farouche, de fragile, ou de beau. Le choix de regarder les tableaux de Giugliano est un engagement dans tous les sens.


Heather Hartley


Poète et Paris Editeur de Tin House Magazine


Mars 2008



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